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Généalogie à la Désirade (Guadeloupe)

Des esclaves de Noéline, épouse LECLAIR

Dans le recensement de Pointe-à-Pitre de l'année 1847, j'ai relevé une feuille de recensement datée du 18 septembre 1847 concernant le foyer de la dame LECLAIR, née Noéline. Celle-ci y est dite native de la Désirade. Elle a 35 ans. Dans la case Observations figurent deux lettres mal formées dont je pense que ce sont des P pour Pointe-à-Pitre, son lieu de résidence. 

Vient ensuite son époux, Jean Joseph LECLAIR, né à la Nouvelle-Orléans, âgé de 44 ans, marin, dont il est précisé qu'il est absent de la colonie depuis six ans. Une absence permanente ? Il semble curieux de le porter sur le recensement s'ils ne vivent plus ensemble depuis autant d'années. 

Leur fille Marie Cloraine Eudoxie, âgée de 20 ans, native de la Désirade, vit avec elle au n° 43 de la rue de la Source. J'ai évoqué Marie Clorain(d)e LECLAIR (1828-1870) dans deux notices dont la dernière au sujet de son mariage à Haïti en 1854 (son père vit alors à Port-au-Prince et sa mère est décédée. Je n'ai toujours pas trouvé les décès des époux LECLAIR, vraisemblablement tous les deux survenus à Haïti).

C'est le recto de la feuille, avec le dénombrement des esclaves, qui intéresse plus particulièrement cette nouvelle notice. Ceux-ci sont au nombre de cinq. Ce sont :

- Mondésir, n° matricule 5856, âgé de 28 ans
- Héloïse, n° matricule 5857, âgée de 23 ans
- Camille, n° matricule 5858, âgée de 12 ans
- Pierre, n° matricule 6318, âgé de 19 ans
- Aubin Emile, fils d'Héloïse, n° matricule 6585, âgé de 1 an

Il y a des mentions raciales pour trois d'entre eux. Un R pour Héloïse et son fils, lequel indique qu'ils sont rouges (c'est à dire qu'ils sont métissés), tandis qu'il y a un N pour Pierre, qui est donc noir. 

En ce qui concerne Mondésir, il est précisé qu'il est "Maron" dans la cases réservée aux observations. Il est parti en marronage depuis un temps indéterminé (d'autres feuilles précisent le nombre de mois ou  d'années). Il ne semble pas être réapparu à Pointe-à-Pitre après l'abolition de l'esclavage, du moins au moment de l'inscription sur les registres des nouveaux libres puisqu'aucun nom de famille attribué n'a été reporté sur la feuille comme pour les autres. Etait-il encore vivant ou dans la colonie ? 

Pierre est inscrit à l'article 1667 le 20 septembre 1848 à Pointe-à-Pitre et se voit attribuer le nom de famille MARTOREL. Il a toujours 19 ans et on apprend à cette occasion qu'il est natif de la Désirade. Il est décédé aux Abymes le 29 mars 1884 à l'hospice Sainte-Elizabeth où il était entré le 13 juin 1882. L'acte indique que son âge, sa profession et sa filiation sont inconnus mais il est bien dit né à la Désirade (et domicilié aux Abymes). 

Camille est enregistrée le 20 novembre 1848 à l'article 2376 (initialement le scribe avait reporté le numéro 2377 sur la feuille de recensement puis il a corrigé le dernier chiffre) avec le nom MONAGA (qui a curieusement été porté sur le dénombrement deux fois, l'une après l'autre, la première comprenant une correction quelconque).

Camille MONAGA a 12 ans et est aussi née à la Désirade. Le 1er novembre 1857, elle donne naissance à Pointe-à-Pitre à sa fille Zoé MONAGA. Elle a 21 ans et est journalière. Elle aura au moins deux autres filles à Pointe-à-Pitre, à savoir Angélique MONAGA, née le 27 août et décédée le 4 septembre 1862, et Marie MONAGA, née le 31 juillet 1864 (elle est dite servante dans ces actes). 

Zoë MONAGA, sans profession, est décédée le 20 mai 1893 (à l'Hôtel-Dieu où elle était entrée le 28 avril), ayant eu une fille Constance Alexandrine MONAGA (1876-1878). L'enfant était née à l'hospice Saint-Jules où se trouvait la mère, ce qui semble indiquer qu'elle avait déjà une mauvaise santé (elle était alors servante).

Sur la table alphabétique des registres hypothécaires, la succession de Zoé MONAGA est dite vacante, la famille s'est vraisemblablement éteinte avec son décès, même si je n'ai toujours pas repéré les actes de décès de sa soeur Marie MONAGA et de leur mère. 

Les articles 782 et 783 et le patronyme BIEQUES concernent Héloïse, 23 ans, ménagère, née à la Désirade, et son fils Aubin Emile, 1 an, né à Pointe-à-Pitre, inscrits le 6 septembre 1848. Je me demande si le choix du patronyme BIEQUES aurait un lien avec le père de Noéline.

En effet, Jean Noël réside à cette époque à Porto-Rico, justement sur l'île de Vieques (translittération espagnole de Bieque, signifiant petite île en taïno). Le 12 août 1845 au mariage de sa fille Silvénie à la Désirade, il est dit propriétaire à la Désirade et à Bièque, dépendance de Porto-Rico, et domicilié au dernier lieu.

Le 15 mai 1850 à Pointe-à-Pitre, Louis ILION, 33 ans, marin, domicilié à la Désirade (dont il est un nouveau libre), se reconnaît père de Charles, né le 5 mai du même mois de sa relation avec Héloïse BIEQUES, 25 ans, ménagère, demeurant dans en cette ville. Le sort de Charles ILION m'est inconnu.

Le 26 mars 1852,  toujours à Pointe-à-Pitre, déclaration du décès d'anonyme BIEQUES, enfant du sexe masculin, sorti mort du sein de sa mère la veille, fils d'Héloïse BIEQUES, 27 ans, ménagère, domiciliée à la Désirade. 

De sa relation avec Auguste SALBRIS, domestique, 38 ans, Héloïse BIEQUES, 30 ans, blanchisseuse, donne naissance à Pointe-à-Pitre le 25 juin 1855 à Marie Pauline SALBRIS, décédée le 16 décembre de la même année. Héloïse BIEQUES qui est appelée "la feue Demoiselle Héloïse Bièques" dans l'acte de décès de sa fille.

En effet, elle est décédée le 24 juillet 1855. Elle est dite âgée de 30 ans, ménagère, née en l'île Marie-Galante (sic) de parents inconnus. Auguste SALBRIS (vers 1817-1863) est un des déclarants. Il a toujours 38 ans mais est dit garçon de magasin. J'ai omis de préciser qu'Auguste SALBRIS est un nouveau libre de Pointe-à-Pitre dont il est natif. 

Aubin Emile BIEQUES décède le 16 décembre 1893 à Pointe-à-Pire. Il est dit âgé de 46 ans, ce qui correspond bien à une naissance vers 1847. Il est voilier. Son décès est déclaré par deux amis, l'un voilier et l'autre marin. Il est célibataire mais a eu deux fils naturels reconnus de sa relation avec la demoiselle Adèle ISAAC.

Celle-ci est née le 14 juillet 1856 aux Abymes où elle est couturière. L'aîné des fils est Victor Emmanuel BIEQUES, né le 2 janvier 1892 aux Abymes. Le cadet est Landry Charles BIEQUES, né à Pointe-à-Pitre le 12 juin 1891 (sa mère est toujours domiciliée aux Abymes). Une mention marginale indique que ce dernier s'est marié à Pointe-à-Pitre le 11 juin 1932 avec Pauline DAGNET. 

Je reviens à la liste des esclaves. Les numéros matricules de Mondésir, Héloïse et Camille se suivent (5856, 5857 et 5858), ce qui veut dire qu'ils ont été inscrits ensemble sur le registre matricule de l'année concernée, laquelle reste à déterminer. J'utilise trois exemples pour estimer cette année d'inscription :

- Siméon MONTAGU, 3 ans, né à Pointe-à-Pitre, a été inscrit sur le registre des nouveaux libres le 25 septembre 1848. Il a le n° matricule 5796 et est fils d'Herminie MONTAGU, 38 ans repasseuse, native de Pointe-à-Pitre, ayant le n° matricule 1053. Il est né vers 1845.
- Antony MONTALVAN, inscrit en tant que nouveau libre le 25 septembre 1848, a le n° matricule 5889. Il a 3 ans et est né à Pointe-à-Pitre. Il est fils de Zénaïde MONTALVAN, 24 ans, marchande, native de Pointe-à-Pitre, n° matricule 4099. Il est né vers 1845.
- Alcide SOMMIERES est quant à lui inscrit comme nouveau libre le 24 octobre 1848, et a le n° matricule 5955. Il a 2 ans et a vu le jour dans la ville. Il est fils d'Amanda SOMMIERES, 27 ans, repasseuse, native de Pointe-à-Pitre, n° matricule n° 391. Il est né vers 1846
 
J'ai choisi ces exemples car chaque mère possède un numéro totalement différent de celui de son enfant (natif de Pointe-à-Pitre), ce qui exclut d'office l'éventualité d'une réinscription commune (le cas échéant, j'ai aussi comparé avec le reste de la fratrie). Comme à cette époque on ne sépare pas un enfant en bas âge de sa mère, le numéro matricule de l'enfant correspond logiquement à celui qui lui est attribué suite l'enregistrement de sa naissance.
 
Donc, si j'ai bien sélectionné des exemples correspondant à des inscriptions initiales sur les registres matricules, c'est vers 1845 que Mondésir, Héloïse et Camille ont été enregistrés à Pointe-à-Pitre. On peut imaginer qu'ils venaient directement de la Désirade dont ils sont tous les trois originaires.

L'inscription de Pierre, n° matricule 6318, a été plus tardive, vers 1846 ou 1847. Je n'ai pas pu m'appuyer sur des exemples pour privilégier une année plus que l'autre.

En ce qui concerne le fils d'Héloïse, il n'y en a pas réellement besoin. On sait déjà par l'état civil qu'il est né à Pointe-à-Pitre vers 1847 et par le recensement que sa mère a la même maîtresse que lui. Il n'y a par conséquent pas de doute sur le fait que son numéro matricule date de la période de sa naissance. 

Aubin Emile BIEQUES avait environ 8 ans au décès de sa mère. Qui dans entourage a-t-il pu l'élever et pendant combien de temps ? Auguste SALBRIS et son épouse, Joséphine BISIOTTE (mariés en 1858 à Pointe-à-Pitre), sont tous les deux décédés dès 1863, respectivement à Pointe-à-Pitre et au Gosier. 

Il y aussi Louis ILION, précédent compagnon de sa mère, né vers 1817 à la Désirade, lequel est en vie à Pointe-à-Pitre en 1865 au moment du décès de sa fille Marie Marceline ILION, née en 1854 d'une autre relation (avec la demoiselle Augustine FRANCIN).

[A noter qu'Augustine FRANCIN donne naissance le 13 décembre 1856 à Pointe-à-Pitre à Sylvina, fille naturelle reconnue de Fra(n)vil dit Francisque EVUORT, 32 ans. C'est un marin natif de la Désirade. Silvina EVUORT meurt le 26 avril 1857 et son père le 17 septembre 1860, les deux à Pointe-à-Pitre. 

Augustine FRANCIN a été reconnue, en même temps qu'un frère et une soeur, par ses parents Joseph FRANCIN, 44 ans, marin, et Rosette AUCAMAN, 38 ans marchande de palourdes, le 14 juin 1852 à Pointe-à-Pitre. Elle  a alors 15 ans et est blanchisseuse. 

Elle avait été affranchie aux Abymes à l'âge de 5 ans par un arrêté du gouverneur du 13 mai 1844 sous le nom d'Augustine ENNA. Par la suite, le patronyme ENNA se transforme en le prénom Emma dans certains actes, comme lors de la naissance de sa fille Joséphine BENARES (1858-1858), issue de sa relation avec Edouard BENARES, 22 ans, matelot. Ils sont aussi parents de Marie Léoncie BENARES (1861-1878). 

Le 30 avril 1888, Enna Augustine FRANCIN épouse à Pointe-à-Pitre Alexis DUFAU, marin, 43 ans, natif de Port-Louis. La première publication des bans a eu lieu le 15 avril et il y a dispense d'une deuxième publication accordée le 27 courant. L'état de santé d'une des parties s'était peut-être dégradé, toutefois le mariage n'a pas été célébré au domicile. Alexis DUFAU meurt dès le 4 juin de la même année. Sa veuve s'éteint le 21 mars 1895.] 

L'environnement direct et indirect d'Aubin Emile BIEQUES a été touché par de nombreux décès. Sa mère n'est pas reliée à une famille de la Désirade et son père, comme si souvent dans les recherches en Guadeloupe, est inconnu de l'état civil, ce qui rend sa famille à la fois du côté maternel et paternel totalement invisible (alors qu'elle a pu veiller sur lui). 

Aubin Emile BIEQUES savait signer mais je n'ai actuellement rencontré sa signature que dans les actes de naissance de ses deux fils, soit en 1889 (cet acte nous donne son prénom usuel, lequel est Emile) et en 1891.  J'ignore s'il sait le faire depuis sa jeunesse parce qu'il aurait été scolarisé ou s'il a appris à le faire à l'âge adulte. La première hypothèse prouverait qu'on a veillé à son éducation (au sens strict comme général). Si vous le rencontrez comme témoin d'un acte, avec ou sans signature, pensez à me le signaler. 

En consultant le registres des esclaves de la Désirade, j'ai relevé le nom d'un autre esclave de Noëline JEAN NOËL, épouse LECLAIR . C'est un enfant nommé Rémy, décédé le 23 janvier 1843, à l'âge de six ans. Il est noir et dit "appartenant à Madame Leclair à la Pointe-à-Pitre".

Il est mort dans la maison de "la dame Veuve Bernard Adelson, âgé de trente Sept ans, couturière", laquelle effectue la déclaration le lendemain. Elle signe "Veuve nelsont" (dans un autre acte, en date du 12 mars, sa signature est "Veuve bernard adelsont" et pour un autre, le 20 septembre "Veuve nellesont"). Il s'agit de Virginie (vers 1806-1847), veuve Saint-Jean en premières noces et Bernard Adelson en secondes, laquelle est tout simplement la soeur de Noëline.

Cet acte nous apprend que Noëline JEAN NOËL réside donc déjà à Pointe-à-Pitre en 1843 mais qu'au moins un de ses esclaves est resté sur l'île. On peut penser que la mère de l'enfant y vivait également. Sur la table alphabétique des registres hypothécaires, il y a mention de Joseph LECLAIR ou LECLAIRE, capitaine caboteur à Pointe-à-Pitre, et de son épouse, née Jean Noël, à la Désirade. 

On sait que Noéline avait conservé une maison au bourg de la Désirade et celle-ci semble occupée un certain temps par sa parentèle. Sa soeur, la demoiselle Louise JEAN-NÖEL, y est décédée le 6 septembre 1843 (l'acte dit "en la maison de la dame Jean-Joseph Leclair, Sise à la Grand'Anse" et ne précise d'ailleurs pas leur lien de parenté) tandis que sa nièce Marie Virginie GEORGE, fille d'une autre soeur, y est née le 23 octobre de la même année.

Sans parenté connue avec les précédentes, la demoiselle Coline s'éteint le 28 octobre 1846 "en la maison de la dame Leclair, Sise en ce bourg de la Grand'Anse". Le 14 septembre 1847,  sa fille Agathine DEVARIEUX, épouse Jean Pierre JOSEPHINE, y donne naissance à son premier né (elle vit à la Désirade tandis que son époux demeure à Pointe-à-Pitre). Le 15 mars 1848, Gertrude MIRRE voit le jour dans cette maison.

Mon idée serait que la dame LECLAIR a quelque temps fait sa résidence entre la Désirade et Pointe-à-Pitre où son époux devait avoir basé son activité de cabotage puis s'est installée définitivement dans cette dernière ville, y faisant venir vers 1845 des esclaves, tout en gardant sa maison d'abord mise, peut-être occasionnellement, à disposition de sa famille (son beau-frère Jean Baptiste GEORGE est gardien de phare à la Petite-Terre en 1843) et enfin en la louant. Après l'abolition, elle aurait rejoint son époux à Haïti et y serait décédée.

En 1835, Jean Joseph dit LECLAIR a sollicité l'affranchissement de Jean-Pierre dit Compère et de Louise, tous deux cultivateurs et natifs de la Désirade, respectivement âgés de 70 et 72 ans, déclarés libres par un arrêté du gouverneur du 7 août. Il est probable qu'ils étaient ses esclaves. Louise est décédée le 27 avril 1838, âgée de 75 ans, chez "la Dame Veuve Bernard Adelçon", déjà évoquée, tandis que Jean-Pierre est mort le 17 mars 1841, âgé de 76 ans. 

Je ne sais pas quand Jean Joseph LECLAIR s'est établi en Haïti où en 1854 il est dit chevalier attaché à la flottile impériale. S'il y était déjà à l'époque du recensement de Pointe-à-Pitre et depuis 1841 environ (puisque dit absent de la colonie depuis six ans), on se trouverait dans la singulière situation où son épouse possédait des esclaves alors qu'il vit dans la première république noire dont le rejet de l'esclavage est un fondement. J'aimerais beaucoup en savoir plus sur sa présence à Port-au-Prince.

Il me reste à trouver des actes, dont notamment l'acte de décès de Camille MONOGA, mais à l'exception de Mondésir [dont il semble quasiment impossible de retrouver la trace (aucun nouveau libre de ce prénom ne semble lui correspondre) ni de connaître les circonstances de son départ (le seul cahier de marronage conservé concerne le Moule pour les années 1845-1848), à part peut-être dans la presse s'il y a eu publication d'un avis de recherche], nous avons maintenant un aperçu du sort des anciens esclaves de Noëline NOËL (dont les parents, tous les deux d'origine servile, avaient eux-mêmes des esclaves). 

Ce tableau d'ensemble me semble plutôt sombre. Pas de vieillesse jusqu'à un âge avancé, pas de postérité nombreuse (voire comme dans le cas de Pierre MARTOREL aucune descendance officielle), mais la présence répétée de la mort, de la maladie et assurément une vie de dur labeur. Comment interpréter le fait qu'ils soient restés à Pointe-à-Pitre au lieu de regagner leur île natale dès l'abolition de l'esclavage ? Absence de famille ? Les trois années ou environ passées dans la ville ont probablement été décisives dans leur vie relationnelle et les perspectives économiques devaient y sembler meilleures.

 

COPYRIGHT DAVID QUENEHERVE

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