Origine d'Alexis DUVAU, commandant de la Désirade

J'ai fini par trouver l'acte de décès d'Alexis DUVAU dans l'état civil de Pointe-à-Pitre à la date du 27 février 1823. Il est décédé le 20 février de la même année à l'hôpital militaire de la ville d'après l'attestion de l'entrepreneur de l'hôpital. Il est dit sans profession, âgé de 60 ans, natif d'Amboise (Indre-et-Loire) et fils de Félix Auguste et d'Anne Magdeleine.

Le registre de l'hôpital militaire de 1823 donne plus de précisions. Indigent, il est dit né le 20 juillet 1768 à Amboise, fils de Félix Auguste DUVAU et de Marie Anne Magdelaine DE LAMARDELLE.

Il est entré à l'hôpital le 1er février 1823 et y est décédé le 20 février à 9 heures du soir d'une affection gastro-entérite.

Les date et lieu de naissance semblent incorrects. Le 8 brumaire de l'an XI à Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire) a lieu la déclaration de naissance de Sophie Alexandrine Joséphine DUVAU par ses père et mère. L'acte est exceptionnellement précis.

Le citoyen Alexis DUVAU ancien officier de la marine né le 19 juillet 1763 commune Macroix de Bléré en ce département fils du citoyen Alexis Auguste DUVAU propriétaire et de dame Anne Madeleine DELAMARDELLE son épouse d'une part.

et damoiselle Marie Catherine Françoise Walburge Léopoldine DE LILIEN âgée de 30 ans née le 29 avril 1772 à Werll, duché de Westphalie en Allemagne fille de monsieur François Antoine DE LILIEN et de dame Anne Marie Sophie DEBINDIT son épouse d'autre part.

L'acte indique qu'ils se sont épousés suivant le rite de l'Eglise catholique et romaine le 14 mars 1797 paroisse Saint-Martin de Benninghausen et que de ce marage est issue Sophie Alexandrine Joséphine née le 26 janvier 1798 à Lipstadt. Elle a été ondoyée le 29 et baptisée le 30, paroisse de Hellingausen.

Benninghausen est situé près de Hellingausen, lui même à proximité de Lippstadt. C'est à 70 kilomètres de Dortmund et Werl se trouve à mi-chemin. L'acte évoque une présence en Allemagne, conduit par des affaires particulières en Westphalie, mais le contexte historique et l'identité de la famille feraient plus penser à un émigré.

Ils se marient civilement à Cinq-Mars-la-Pile le 18 brumaire an XI. Ses parents vivent dans ce village. Anne Madeleine DELAMARDELLE s'y éteint le 6 ventôse an XII, à l'âge de 64 ans. Alexis Auguste  DUVAU y meurt, propriétaire, le 17 février 1813, à l'âge de 80 ans et 4 mois. Il décède maison de la Farinière qui n'est autre que le château de la Farinière.

Alexis DUVAU est natif de La Croix-en-Touraine, petit village situé à un kilomètre de Bléré. Il est né le 19 juillet 1763 et est baptisé le lendemain. Son père est messire Alexis Auguste DUVAU, président trésorier de France au bureau de la généralité de Tours.

En complément, Alexis DUVAU est un frère d'Auguste DUVAU (1771-1831), naturaliste, dont il existe une biographie rédigée par Charles JORET et dans laquelle Alexis DUVAU est brièvement évoqué.

On lit ainsi que :

"Alexis embrassa la carrière des armes et entra tout jeune dans la marine (1).

(1) Garde la marine dès 1779, il devint enseigne en 1782 et lieutenant de vaisseau en 1786. Archives du Ministère de la Marine. "

et on apprend qu'il émigra en septembre 1791 pour rejoindre l'armée du prince de Condé. En 1802, il est Paris où il fait des démarches pour réintégrer la marine.

"Pourvu du grade de capitaine-adjoint à l'Etat-Major de la Guadeloupe, Alexis Duvau avait été, en outre, le 9 mai 1803 chargé du commandement de l'île de la Désirade (Archives du ministère de la marine). "

"L'année suivante, il eut encore à déplorer la perte de son frère, Alexis qui , comme leur soeur Adélaïde, vivait loin de la France depuis tant d'années, et dont sa correspondance fait mention, pour la dernière fois en 1804. A cette date, Alexis était commandant de l'île de la Désirade. Adjoint, quatre ans après, au commandant de la Grande Terre, il conserva ce grade jusqu'à la capitulation de l'île en 1810. Resté dans l'ancienne colonie et promu capitaine de vaisseau honoraire par ordonnance du Roi du 31 décembre 1814, il avait été, en 1819, nommé gardien de l'Ilet à cochons à la Pointe à Pitre. Il était depuis le 1er janvier à la retraite - "licencié" -, quand il mourut en février ou juin 1823 (2)."

(2) Archives du Ministère de la Marine.

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