Joseph dit Sainte-Ville SUBERT

Joseph dit Sainte-Ville SUBERT se marie au Moule le 2 mai 1855 avec Angèle LOBINEAU, âgée de 37 ans, lessivière, née en Afrique, demeurant au Moule , fille de père et mère inconnus. Il est âgé de 35 ans et est boulanger, né à la Désirade, demeurant au Moule, fils de père et mère inconnus. Le couple ne légitime aucun enfant.

Parmi les témoins, je note la présence d'Ernest MABILLE, 24 ans, commerçant. Guillaume Augustin Ernest MABILLE est natif de la Désirade où il a vu le jour le 28 août 1830, fils de Jean Guillaume MABILLE (1806-1863) et de Marie Françoise PIC (1809-1860), mariés sur l'île le 4 août 1829.

Joseph dit Sainte-Ville SUBERT a été inscrit sur les registres des nouveaux libres du Moule le 17 octobre 1848. Il est dit "âgé de vingt neuf ans, né à la Désirade, demeurant au Moule, immatriculé sous le N° 7442, auquel nous avons donné le nom patronymique de Subert."

Angèle LOBINEAU est aussi une nouvelle citoyenne. Elle a été enregistrée au Moule le 22 janvier 1849. A noter qu'elle est inscrite juste après Pauline MORDAUNT, native de la Désirade, et le fils de celle-ci, Bernard MORDAUNT, natif du Moule. 

Angèle LOBINEAU, 32 ans, née en Afrique, demeurant au Moule, immatriculée sous le n° 7381 est inscrite avec ses deux fils, Paul LOBINEAU, 6 ans, immatriculé sous le n° 8874, et Paulin LOBINEAU, 1 an, immatriculé sous le n° 10219. Le nom de l'habitation n'est pas donné mais les registres des esclaves du Moule nous donne le nom de sa maîtresse.

Paul LOBINEAU est né au Moule le 22 et déclaré le 23 septembre 1843 et  on y apprend qu'Angèle, 26 ans, est esclave de "M^elle Adélaïde Ribot, Propriétaire". L'acte de naissance de Paulin, né le 1er et déclaré le 2 mars 1848, confirme ce nom. Angèle, 31 ans, "est accouchée dans sa maison, située en cette ville". La demoiselle RIBOT vit donc au bourg du Moule. 

Angèle a eu un autre enfant, une fille prénommée Justine Pauline, née le 12 et déclarée le 14 août 1845. Celle-ci est morte le 4 mai de l'année suivante, décès déclaré le 5 mai 1846. Le choix des prénoms Paul, Pauline et Paulin m'intrigue. Choix de la mère ou prénoms imposés par la maîtresse ? 

Je n'ai pas repéré la naissance d'enfants de Joseph dit Sainville SUBERT et Angèle LOBINEAU à la fois dans les années qui précédent et suivent leur mariage. Pourtant, il y a une postérité car il y a des SUBERT au Moule à la fin du dix-neuvième siècle et ce nom n'a été attribué qu'à Joseph dit Sainte-Ville SUBERT. 

Dans l'Echo de la Guadeloupe du 14 février 1874, on trouve mention d'un Paulin SUBERT, marin. Le 20 mars 1894, je relève l'acte de décès de Nicole Marie Louise Suzanne SUBERT, décédée la veille dans la maison de son père sise rue du Fort, fille naturelle de Paul SUBERT, 52 ans, ébéniste, et de Lucienne SCHELVER,  sans profession. Elle est dite née le 14 septembre 1892. 

On retrouve donc un Paulin SUBERT, né vers 1842, et un Paul SUBERT d'âge inconnu mais vraisemblablement encore jeune. Ce sont logiquement Paulin LOBINEAU et Paul LOBINEAU. J'ai relu l'acte de mariage de 1855 me disant que ma lecture n'avait pas été attentive mais les deux fils d'Angèle LOBINEAU n'y sont pas mentionnés. Que faut-il en penser ? 

Paul SUBERT a eu au moins quatre fils, de sa relation avec sa compagne puis épouse Lucienne SCHELVER PELLEGRIN (mariage le 25 mai 1916) :

Modeste Maxime Anténor SUBERT, né le 16 juin 1885.

Franck Emile Marie Joseph SUBERT, né le 27 mai 1888.

Louis Saint-Clair Eliacin SUBERT, née le 19 août 1890.

Thomas Jonas Ernest René SUBERT, né le 7 mars 1895.

Le 20 mai 1907, acte de décès d'Arsène Marcel SUBERT, décédé la veille, né le 8 novembre 1904, fils naturel reconnu d'Auguste SUBERT, 32 ans, charpentier, et de Eugénie CALIXTE, 29 ans, couturière. Un des déclarants du décès est son grand-père Paul SUBERT, 64 ans, charpentier.

Il y a donc un autre frère, né vers 1875 dont je n'ai pas encore trouvé l'acte de naissance. Je n'ai pas non plus les actes de décès de Joseph dit Sainville SUBERT et d'Angèle LUBINEAU. Je demanderai ultérieurement une copie de l'acte de mariage de Paul SUBERT en 1916 afin de confirmer sa filiation. La recherche d'un acte de reconnaissance des deux frères entre 1848 et 1855 s'est révélée infructueuse.

En complément, c'est seulement le 2 octobre 1857 que Joseph Sainte Ville SUBERT, 39 ans, journalier, déclare reconnaître pour ses enfants naturels Paul LOBINEAU et Paulin LOBINEAU, inscrits sous les n° 73 et 74 de l'acte 77 du registre ouvert en exécution du décret d'abolition du 27 avril 1848 et de l'article 3 de l'arrêté en conseil privé du 27 juin suivant. 

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